jeudi 29 janvier 2015

La blessure du monde

En introduction, j'ai de la joie à vous raconter un épisode de mon enfance.
Petite fille j'étais ce qu'on appelle une enfant "rebelle" refusant toute autorité.
La personne qui m'a adopté et prenait soin de moi à cette époque avait coutume d'utiliser le rapport de force pour me faire obéir. Ce que je faisais dans la mesure ou je comprenais l'utilité de ce qu'on attendait de moi ou encore quand je n'avais pas les moyens de faire autrement. C'est à dire lorsque j'avais trop peur. Le problème qui se posait à elle c'est qu'en grandissant je ne craignais plus ni les coups ni les punitions. Et pire je n'avais pas peur d'être abandonnée et de me retrouver à la rue. J'élaborais d'ailleurs à l'époque des stratégies pour vivre ailleurs. Son mode de fonctionnement ne me convenait pas et je préférais encore mourir plutôt que de m'y soumettre. Ce que je fis néanmoins par instinct de survie à grand renfort de compensation et de solutions de replis.

En grandissant je compris que c'est toute la société occidentale que j'ai du mal à saisir. C'est un monde d'une grande violence ou c'est la loi du plus fort. Un monde de survie. Et donc un monde profondément blessé, meutri.

Evidement chacun est responsable de son bonheur ou de son malheur.

Il se trouve que ma quête de bonheur m'a conduit à ne plus avoir de contact avec ma famille adoptive.

Évidement cela m'a amenée a me poser un bon nombre de questions sur la nature humaine.

D'abord la nature matérielle puis la nature spirituelle.

J'étais une petite fille plutôt éveillée et étonnamment précoce. A mon arrivé en France à l'age de 14 mois c'est à dire 1 ans et 2 mois: je marchais, je parlais, j’étais "propre" et j'avais toutes mes dents. J'étais un bébé curieux qui apprit vite le français. Plus tard j'appris à compter et à lire. Ma grand mère d'adoption m'initiait à la couture et aux travaux d'aiguilles. A 6ans j'avais lu l'intégrale de la Comtesse de Ségur, d'Alphonse Daudet et s'en survire la bibliothèque rose, puis la verte... A 8ans j'avais lu l'intégralité des livres section jeunesse de la bibliothèque municipale et je m'ennuyais. Je commençais à dessiner. Plus grande je voulais rédiger et éditer des magasines, des livres ou des jeux pour instruire les enfants. Ma curiosité était sans bornes. Pourtant il y avait des sujets qui semblait tabous: le sexe, l'alcool, la drogue, la violence, la peur, la mort et Dieu.
J'en ai donc conclu qu'il me fallait investiguer seule, ce que je fis au grand dam de mon entourage. Mon imagination et mes expérimentation me menèrent dans de merveilleux royaumes dont je n'ai qu'un vague souvenir nostalgique.
Enfant solitaire, ma vie intérieure était ma plus grande richesse et mon plus grand bonheur.
Cette ballade intérieure me guida jusqu'à la religion catholique et donc le début d'une quête spirituelle.

Ce ne fut que plus tard vers l'age de 15ans que je m’intéressais au monde extérieur...Grande déception, rien à voir avec mes douces rêveries!!
Alors je me tournais vers ce qui y ressemblait le plus: la science et l'art.

J'expérimentais le sexe, la drogue, l'alcool, la violence, la mort à coup de lumière mortelle. Bof me disais-je?
Errant de ville en ville, de petit amis en petit amis, de job en job, d'études inachevée en rêves brisé, j'échouais à bout de vie chez une psy. Enfant perdue elle me guida sur un chemin vers moi m'aime.

Et ce que je découvre sur ce chemin ce sont des blessures, tant de blessures, tant de souffrances et si peu d'amour pour les guérir.

Je comprends aussi que ce n'est pas juste moi, c'est le monde qui est blessé!

Et ce monde est exactement comme cette femme qui m'a élevé, il a choisit de se faire obéir plutôt que de se faire aimer et donc aimant. Quelle tragédie!
Obéir à tout prix quitte a se blesser... Quelle écologie! 
Ce monde est exactement comme ces parents qui m'ont éduqués persuadé qu'il n'y a qu'une seule voie et que c'est la bonne. Certains qu'il y a d'un côté les bons et d'un côté les mauvais. Quitte à me bannir.
Ce monde est exactement comme ces religieux qui m'ont instruite, assuré que le salut passe par une moralité sans faille. Quitte à me décourager.

Ce monde est exactement comme moi, autoritaire, déprimant, froid, jugeant et blessant!

Alors comme ça juste pour commencer, j'ai décidé de changer...
Et vous?



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